Les origines de l’Aïkido

L’Aïkido a été fondé par Morihei Ueshiba (1883-1969), qui était semble-t-il de faible constitution. Ses parents l’encouragèrent à poursuivre des activités physiques (arts martiaux, natation, Sumo). A vingt ans, il se rend à Tokyo et passe ses soirées à étudier les anciennes techniques de Ju-Jitsu, en particulier celle de l’École Kito, sous la direction du Maître Tozawa.

Parallèlement, il pratique le Ken-Jutsu (sabre) dans un dojo de Shinkage Ryu (Ecole Shinkage). Il s’astreint à un entraînement dur et progressif basé sur la condition physique et la force pure. Mais, la seule force physique ne le satisfaisant pas, il se rendit à Sakai, afin d’y étudier le sabre de l’Ecole Yagyu sous la conduite de Maître Nakaï. En 1903, Maître Ueshiba intègre dans l’armée dans l’infanterie après été refusé une première fois en raison de sa petite taille. Il enseigne notamment le Juken-Jutsu (combat à la baïonnette). En février 1915, au cours d’un voyage il rencontre le grand Maître de l’Ecole Daïto : Sokaku Takeda. Ce dernier décida de lui enseigner les techniques secrètes de Daitoryu. Dès son retour, il ouvre un dojo et invite le Maître Takeda.

En novembre 1919, M. UESHIBA quitta Hokkaido pour rejoindre Tanabe, où son père se mourait. Il rencontre un grand Maître mystique, Onisaburo DEGUCHI, animateur d’une secte religieuse, l’OMOTO KYO. Cette rencontre fut capitale pour Me UESHIBA car il avait conscience que s’il maîtrisait la force et la technique, son énergie spirituelle restait fragile et chancelante. Maître Ueshiba passa quelques mois à méditer puis il décida de s’installer à Ayabe, dans le temple de l’Omoto-Kyo, sous sa direction. Ce dernier, pacifiste, quitte le Japon en février 1924, avec quelques disciples dont Maître Morihei Ueshiba, avec l’intention de bâtir en Mongolie, où s’affrontaient les armées chinoises et japonaises, un Royaume de la Paix. Ils échouèrent dans leur tentative et furent prisonniers des armées chinoises pendant plusieurs mois.

De retour au Japon, Maître Ueshiba reprit avec encore plus d’intensité qu’auparavant ses recherches sur le Budo.C’est à cette époque qu’il comprit que le vrai Budo n’est pas de vaincre un adversaire par la force mais de garder la paix en ce monde, d’accepter et de favoriser l’épanouissement de tous les êtres. Si la recherche spirituelle est présente dans tous les arts martiaux japonais, jamais personne ne l’avait approfondie jusqu’à englober cette spiritualité.

De ses rencontres et des techniques acquises (TENJIN SHIN’YO-RYU JUJUTSU avec Tokusaburo TOZAWA à Tokyo ; GOTO-HA YAGYU SHINGAN-RYU avec Masakatsu NAKAI de 1903 à 1908 à Sakai près d’Osaka ; judo avec Kiyoichi TAKAGI de 1911 à Tanabe ; DAITO-RYU JUJUTSU avec Sokaku TAKEDA à partir de 1915 à Hokkaido…) et imprégné de cette conception de la vie Maître Ueshiba fonda l’Aïkido en 1925 après avoir enseigné le Daito-ryu Aikijujutsu pendant environ dix ans.

Il s’installa en avril 1931 à Wakamatsu-cho, un quartier de Tokyo, dans un dojo nouvellement construit qui prit le nom de Kobukan.

Pendant les années de guerre, Maître Ueshiba se retira à Iwama, à 120 kilomètres de Tokyo, où se trouve actuellement le sanctuaire de l’Aïkido (Aïki Jinja).En 1946, les Américains ayant interdit la pratique de tous les arts martiaux au Japon, le dojo de Tokyo fut fermé jusqu’en 1948, date à laquelle il prit le nom d’Aïkikaï. L’Aïkido fut le premier art martial qui reçut l’autorisation de reprendre la pratique en raison de sa tendance pacifiste

Depuis les années 50, Maître Ueshiba a laissé l’enseignement à ses meilleurs disciples qui créèrent de nombreux dojos de par le Japon ou émigrèrent à l’étranger, ainsi qu’à son fils, Kisshomaru Ueshiba qui, en 1967, devient Directeur Général de la Fondation Aïkikaï. A sa mort, c’est Moriteru Ueshiba, petit-fils du fondateur qui a repris la direction du centre de Tokyo.

L’Aïkido a considérablement évolué depuis sa création. Les lignes ci-dessous ne sont pas une présentation exhaustive des formes actuellement pratiquées.

Les formes anciennes

DAITO-RYU JUJUTSU
Ancêtre de l’Aikido avec une volonté d’annihiler l’attaque très tôt avec un panel de techniques assez large.

AIKI-BUDO
C’était une forme proche du Daito-Ryu Aiki-Jutsu. Beaucoup des premiers élèves ont appris et enseigné cette forme (Maître Abbe). En France son représenant est Alain Floquet.

YOSEIKAN
Cette forme a été developpée par Minoru Mochizuki. Cette forme inclus des éléments d’Aïki Budo, Karaté, Judo…

YOSINKAN
Ce style a été enseigné par Gozo Shioda qui avait appris avec Maître Morihei Ueshiba dans les années 30. Cette forme est enseignée dans certaines unités de police au Japon et cherche une efficacité.

AIKIKAI
C’est la forme la plus couramment enseignée dirigée par la famille Ueshiba avec actuellement à sa tête le petit-fils du fondateur. Au sein de cette forme il existe des différences substantielles. Par exemple au Hombu Dojo de Tokyo où enseigne la famille Ueshiba, aucun enseignement d’armes (Jo, Ken ou tanto) n’est pratiqué alors qu’en France cette pratique est quasi obligatoire.

IWAMA RYU
Cette forme est enseignée par Morihiro Saito, forme qu’il avait apprise avec Morihei Ueshiba dans les années 50.

Ecoles d’AIKIDO dites du Ky
Ces écoles se sont séparées de l’Aikido, séparation initiée par le départ de Koichi Tohei avec une organisation spécifique le Ki No Kenkyukai.

De multiples autres formes d’Aikido sont enseignées : Tomiki Ryu fondé par Kenji Tomiki avec compétitions et katas, en France avec l’école des Maîtres Noro, Nocquet….

S’il existe l’Aikido de l’Aikikaï qui est la forme la plus courante, il existe une multitude d’écoles d’Aikido. Certains Maîtres ont appris avec le fondateur et ont tenus à conserver la forme apprise à leur époque (Kohei, Morihiro Saito...), d’autres car ils ont créés leurs propres tendances, que ces derniers Maîtres aient été contemporains ou non du fondateur.

Voici un lien qui représente les différentes formes d’Aikido extraites de l’Aikido initial (celui créé par Morihei Ueshiba) :

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